Interview de Michel Gramusset, Président chez SOEMAN GROUP.
Interview vidéo réalisée par Stéphane Soumier, créateur de la chaine Bsmart.fr
Retranscription :
Stéphane Soumier (SS) : Salut à tous, Michel Gramusset va nous accompagner. Salut Michel.
Michel Gramusset (MG): Bonjour Stéphane.
SS : On veut tout comprendre : l’entreprise s’appelle Soeman, c’est ça ? Que veut dire Soeman ?
MG : Après quelques mois de recherche, on s’est dit : on va trouver un nom pour porter un peu la solution. On a fini par trouver Soeman, qui veut dire Solution de e management. Une manière de dire que l’on est dans le numérique, qu’on fait du management dans le numérique, donc on fait de la transition digitale dans le numérique.
SS : Il y a quelque chose comme du CRM, de la gestion de la relation fournisseur etc. Quelque chose me fascine avec des entrepreneurs comme toi : c’est qu’on a d’énormes machines de guerre, certaines sont françaises d’ailleurs, qui sont sur ce secteur là. Comment est-ce qu’on fait la différence, et comment arrive-t-on à vendre cette différence au client ?
MG : C’est une vraie difficulté. Il y a deux types d’acteurs. Il y a les majors, aux états-unis principalement : Salesforce, Microsoft dynamics, SAP, et les gros systèmes qui eux s’appuient pour déployer leurs solutions sur les secteurs d’activités sur lesquels nous sommes, par exemple les PME, ETI, le mid-market.
SS : Le CRM de Salesforce pour le coup inonde le marché ?
MG : Les nombres d’utilisateurs sont très importants sur Salesforces. Mais il faut bien penser que ces gros systèmes ont été conçus avec pour adn d’adresser de très grosses entreprises. Ce n’est pas le même sujet quand on adresse des PME, ETI. Donc nous avons fait une road map de nos solutions adaptées au monde du mid-market. Cela crée des différences dans le mode d’intégration, qui doit être aligné sur les bonnes pratiques d’organisation de l’entreprise, et qui doit être adapté en délai d’intégration. Parce que la problématique des gros systèmes est que c’est long à intégrer.
SS : Petite anecdote vécue il y a deux jours, à mon avis on est exactement dans le truc. Un gars recherchait son client de “Saint Gobain” dans Salesforces, il ne le trouvait pas. Pourquoi? parce que pour Salesforce c’est “Compagnie de Saint Gobain”. Et ça ne peut pas être autre chose que “Compagnie de Saint Gobain”. C’est sur ce genre d’exemple là, que toi j’imagine, tu peux amener une différence ?
MG : C’est exactement ça, Soeman se résume à un moteur de recherche intelligent. Cela veut dire qu’on a supprimé la recherche dans les menus de l’application, on est “tout intuitif” via un moteur de recherche. Donc l’idée principale, c’est que 80% des usages de qui que ce soit de l’entreprise, du PDG au commercial, quelqu’un de bureau d’étude, des RH, de la production, de la qualité, va pouvoir chercher, trouver, agir. Donc en fait un système d’information c’est un système d’aide à la résolution de problème en permanence. Tu cherches, tu trouves, tu agis, et ça tu dois pouvoir le faire sans avoir à naviguer dans des interfaces complexes. Nous avons déjà traité cette problématique de l’interface qui souvent sur des gros systèmes est un petit peu déjà plus fastidieuse, alors que la c’est totalement intuitif.
SS : Un autre élément m’intéresse, ce sont les choix. Je parle sous ton contrôle évidemment : CRM, gestion de la relation fournisseur, … mais à côté de ça, des éléments RH plateforme de collaboration entre les employés. C’est tout ça, dans le même système ? Ou ce sont des briques que tu proposes ? Et comment tu as fait tes choix de briques justement ?
MG : ça part d’un constat que dans le mid-market, les PME, ETI, ont toutes un système de gestion. Un ERP “typé” gestion. L’ADN d’un ERP c’est la gestion. Nous on est dans le pendant, mais de la collaboration. En définitive pour les grands services de l’entreprise, du système de pilotage, la direction générale, le commerce, la conception, le bureau d’étude, la R&D, même la production, la qualité, les fournisseurs, les services supports, les RH… ils sont très peu adressés par les solutions d’ERP. Donc eux, qu’ont-ils pour travailler? La bureautique, la messagerie, et puis quelques petites applications. Ce qui fait que ça multiplie les solutions et les datas sont hétérogènes. On en revient à un autre constat c’est que dans 90% des cas le dirigeant et tout le système de pilotage de l’entreprise, se retrouve avec des datas qui sont inexploitables. C’est un vrai sujet.
SS : C’est un vrai sujet. C’est un double sujet : ceux qui réfléchissent à leur datas se retrouvent avec des datas inexploitables, mais plus de la moitié (enquête récente Medef/BCG plus de la moitié des PME en l’occurrence) ne réfléchissent même pas à des solutions qui leur permettraient d’exploiter leurs données. C’est assez ahurissant. On peut se le dire ensemble quand même, mais je me demande où sont les freins auprès de ces chefs d’entreprise?
MG : Je pense qu’il y a plusieurs freins. Parce que les entreprises dont on parle, sur notre secteur que l’on connaît bien, ce sont les PME les ETI…
SS : Ce sont tes futurs clients ?
MG : Ce sont mes futurs clients. Nous avons anticipé cette transition. Je venais de l’industrie auparavant et je vivais cette difficulté d’avoir accès aux données. Je me disais bien que demain si tu créé une entreprise, ce sera forcément dans un numérique qui apportera de la valeur au mid-market, pour que justement les équipes de pilotage d’entreprise qui sont pas énorme dans les PME, ETI disposent de toute la capacité de prendre des décisions éclairées. Parce qu’elles ont besoin de se retourner rapidement. En plus, en ce moment on est dans des sujets de retournements incroyables de tous les pans de l’entreprise.
SS : Tout à fait
MG : Et celles qui ont des gisements, de grosses capacités d’innovation et de retournement, ce sont les PME, ETI donc il faut les décharger de tout ce qui leur fait perdre du temps. Et les datas, c’est de la perte de temps, pour avoir des données qui nous aident à prendre des décisions. C’est dommage de continuer à perdre du temps la dessus. Donc nous gérons ces problématiques là.
SS : Et c’est le paradoxe, j’imagine. Parce que le chef d’entreprise que tu appelles doit te répondre : “J’ai pas le temps, j’ai pas le temps monsieur, je n’ai pas que ça à faire…”. Il faut que tu passes la porte pour le convaincre que tu vas lui faire gagner du temps et énormément de temps.
MG : Oui c’est ça. Le plus dur c’est de franchir la porte. Alors finalement cela on peut l’externaliser : franchir la porte. Il y a des gens spécialisés qui savent détecter des prises de contacts ou des détections d’opportunités. Une fois que l’on rencontre la personne, on est un peu du même monde, donc ça facilite, on évite de poser des questions inutiles. On va directement dans le vif du sujet, on accroche très vite.
En fait pour réussir dans le numérique en mid-market il faut s’appuyer sur 3 leviers. Le premier levier c’est la conception de solution. Il y a des solutions qui sont conçues par des gens qui connaissent l’entreprise. Première chose.
SS : …Donc utilisable par tout le monde ?
MG : …Absolument. Centré “user centrics”. Deuxième levier c’est la maîtrise d’une intégration alignée sur les meilleures pratiques d’organisation de la PME, dans des délais courts. C’est très important parce que c’est une des causes pour lesquelles ils ne vont pas dans le numérique. Ils ont tous l’expérience de l’intégration de l’ERP et ils ont tous eu envie de se pendre. C’est terrible. Donc il faut les rassurer sur une intégration rapide et réussie.
SS : Le temps et l’argent aussi ?
MG : Le troisième levier, et nous avons ces trois leviers, c’est l’accompagnement et la conduite du changement. On ne peut pas mettre du numérique sans s’intéresser aux hommes qui vont l’utiliser. Parce que le numérique est au service des hommes. ce n’’est pas là pour asservir les gens. C’est au service de. C’est pour ça que modestement on a construit notre modèle économique sur ces trois leviers et évidemment on apporte cette valeur, cette authenticité auprès des entreprises du mid-market.
SS: C’est formidable parce qu’il y a de la place. Les ambitions, le développement pour terminer Michel ?
MG : Les ambitions, le développement ? Nous, sur les cycles où l’on réfléchit, ce sont des paliers de deux ans, des successions de paliers de 2 ans. Donc dans l’horizon des 24 prochains mois beaucoup d’innovations pour encore apporter plus de valeur au mid-market. Être un acteur de référence en France, pour aider la transition numérique des PME et ETI. Être un des leaders, un des 3 premiers, dans ce domaine là. Pour avoir, en étant indépendant, une grande capacité d’innovation par cette indépendance.
SS : Tu es en train de refaire Cegid quoi ?
MG : On verra.
SS : (Rires) 5 Milliards, belle histoire.
MG : Très belle histoire qui est partie de Lyon d’ailleurs.
SS : Bien sûr, c’est parti de Lyon. Juste une dernière question. La brique cyber cybersécurité qui est l’autre vrai gros sujet pour les boîtes. C’est un autre métier ça ?
MG : Cela entre dans la proposition de service et la proposition de valeur. Bien sûr c’est en partie externalisé sur la partie data center qui gère tous ces sujets, parce que c’est du Saas. Soeman est une solution Saas, donc on amène cette capacité de service global et au niveau du data center tout ce qui est sécurisé. Toutes les données sont en France. On a mis des options très fortes sur l’éco-responsabilité de la data. Il faut y penser. Nous y avons pensé il y a une dizaine d’années. On est sur des éco-centers qui permettent de délivrer des services dans des conditions très raisonnables sur le plan de l’énergie.
SS : Merci Soeman, merci Michel Gramusset qui nous accompagnait sur B-smart.
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