Dans un rapport récent, consacré à l’économie mondiale, l’OCDE fait pour la première fois un focus sur les avancées en termes de Santé Numérique.
L’organisation mondiale donne quelques chiffres et définitions, ainsi que des orientations.
En voici quelques grandes lignes. La France obtient des résultats assez divers selon les indicateurs…
Le texte décrit l’impact croissant des outils numériques et de l’utilisation des données de santé sur la prestation des services de santé, la protection de la santé publique et la gestion des maladies chroniques. La santé numérique englobe les dossiers de santé électroniques, l’utilisation des données de santé pour la surveillance et la politique, ainsi que l’intégration de la télémédecine dans les soins cliniques. Les pays de l’OCDE s’efforcent d’exploiter le potentiel de la santé numérique tout en minimisant les risques potentiels.
La pandémie de COVID-19 a accéléré la transformation numérique dans le secteur de la santé, mais des obstacles subsistent, tels que l’utilisation persistante des télécopieurs, le délai pour adopter de nouvelles pratiques, les préoccupations des prestataires de soins de santé et le manque d’accès du public à ses propres dossiers de santé.
Le paysage numérique est complexifié par la participation de différentes parties prenantes, notamment des entités du secteur privé. Les changements nécessaires en matière de gouvernance, de législation et de réglementation sont soulignés pour soutenir une transition réussie vers un avenir de santé numérique. L’IA est également abordée comme une opportunité dans le domaine de la santé, mais avec des risques liés à des algorithmes biaisés, un manque de validation clinique et des préoccupations liées à la vie privée.
L’augmentation de l’utilisation de la santé numérique expose également à des risques accrus de cyberattaques. La plupart des pays cherchent à exploiter les opportunités tout en abordant les risques grâce à des stratégies de santé numérique, reconnaissant l’importance de tirer des leçons de la pandémie de COVID-19.
Enfin, le texte souligne l’importance de la préparation à la santé numérique, mesurée par la capacité des pays à intégrer l’analyse, les données et la technologie pour améliorer la santé individuelle, communautaire et publique. Il propose un cadre d’indicateurs numériques de santé pour évaluer l’état de préparation des pays.
Une définition de la santé numérique
S’appuyant sur la définition de l’OMS, ce document définit la santé numérique comme suit (avec des parties ajoutées en gras ) :
Le domaine de connaissances et de pratiques associé au développement et à l’utilisation des données de santé et des technologies numériques pour améliorer la santé. La santé numérique élargit le concept de cybersanté pour inclure les consommateurs numériques, avec une gamme plus large d’appareils intelligents, d’équipements connectés et de thérapies numériques . Cela englobe également d’autres utilisations des données et des technologies numériques pour la santé, telles que l’Internet des objets, l’intelligence artificielle, le big data et la robotique , ainsi que l’analyse prédictive et prescriptive. L’analyse peut servir à l’amélioration du système de santé, à la préparation en matière de santé publique ou à la recherche et à l’innovation .
Dans ce contexte, les dimensions de la préparation à la santé numérique comprennent la préparation analytique (pour une analyse responsable) ; état de préparation des données de santé (pour les données de santé intégrées) ; préparation technologique (pour une technologie robuste); et la préparation au facteur humain (pour la capacité, la coopération et la surveillance). Collectivement, ces éléments doivent être conçus pour fonctionner ensemble afin d’optimiser les résultats en matière de santé tout en minimisant les méfaits.
Lorsque des analyses responsables, des données de santé intégrées et une technologie fiable sont réunies, elles forment un écosystème de santé numérique intégré.
Des différences dans l’état de préparation de chaque pays
Le texte souligne l’importance de la santé numérique en tant que composante essentielle des systèmes de santé, citant des études récentes considérant la transformation numérique comme un déterminant de la santé. La gestion efficace de la santé numérique nécessite la mesure de l’efficacité et de l’efficience de la création d’analyses, de données et de technologies pour renforcer les bases des soins de santé dans l’ère numérique.
La section examine ensuite les dimensions de préparation définies précédemment, en se basant sur des indicateurs spécifiques. Ces indicateurs, bien qu’incomplets, peuvent inspirer des travaux futurs visant à définir des indicateurs plus complets et à soutenir la collecte de données régulières. Ceci pourrait également aider à identifier les leaders en santé numérique et à cibler les domaines nécessitant une collaboration bénéfique.
La préparation analytique est mise en avant, considérant que l’analyse génère de la valeur pour les individus, les communautés et la société. Trois domaines clés de préparation analytique sont identifiés : la capacité d’accéder et de relier les données à des fins de soins de santé et d’usage secondaire, la capacité des individus à accéder à leurs propres données, et la capacité d’appliquer des techniques analytiques telles que l’intelligence artificielle.
La possibilité d’accéder aux données et de les relier est cruciale pour la création d’analyses significatives. Les utilisations principales des données incluent les soins de santé primaires et aigus, tandis que les utilisations secondaires englobent la sécurité des patients, la préparation en santé publique, la gestion des services de santé, l’amélioration du système de santé, ainsi que la recherche et l’innovation. Un examen quinquennal de la Recommandation sur la gouvernance des données de santé de l’OCDE en 2022 a révélé des variations significatives dans la préparation analytique entre les pays de l’OCDE.
Le score de disponibilité des ensembles de données est un indicateur composite qui intègre huit mesures, notamment :
- un accès rapide aux données couvrant la population nationale dans tous les établissements de soins et registres cliniques ;
- utilisation de normes et d’identifiants de données cliniques interopérables qui permettent de relier des ensembles de données ;
- utilisation de données liées à des fins de santé primaires et secondaires.
Pour cet indicateur, le Danemark obtient le score composite le plus élevé, suivi de la Corée, de la Suède, de la Finlande et de la Lettonie. Le Danemark a obtenu le score le plus élevé dans sept des huit mesures : le pays a indiqué que les données étaient extraites d’enregistrements électroniques pour tous les ensembles de données clés, codées à l’aide de normes de données cliniques, couvrant plus de 80 % de la population et pouvant être reliées par un identifiant unique de patient. De plus, des données liées ont été utilisées pour la qualité, la performance, la recherche et le suivi des soins de santé. Seule la Lettonie a obtenu un score supérieur au Danemark en termes d’actualité des données, avec un pourcentage plus élevé de données disponibles pour une utilisation dans un délai d’une semaine.
Nous vous invitons à découvrir les autres résultats de ce rapport détaillé, en suivant le lien ci-dessous.
Pour en savoir plus :
la partie du rapport OCDE consacrée à la santé numérique