Google vient d’annoncer qu’il prenait certaines mesures pour réduire l’espionnage numérique.
Non, ne vous réjouissez pas trop vite, il ne s’agit pas ici du recueil des données sur les réseaux, et de leur exploitation ou revente éventuelle. Cette pratique a encore de beaux jours devant elle.
Ce qui est ici visé, c’est la promotion, et donc la vente, de dispositifs d’espionnage entre particuliers : logiciels espions, caméras cachées, outils de localisation…
Google, par l’intermédiaire de Google Ads ou de Youtube, reste en effet la plus grande régie de diffusion publicitaire sur Internet.
Et donc, par extension, le plus grand promoteur de dispositifs et logiciels en capacité d’attenter à la vie privée.
Pour y remédier, Google annonce des mesures
” …les règles Google Ads concernant l’incitation à un comportement malhonnête seront mises à jour afin de clarifier les restrictions associées à la publicité pour les logiciels espions et les technologies de surveillance. La promotion de produits ou services commercialisés ou ciblés dans le but explicite de suivre ou de surveiller une personne ou ses activités sans son autorisation sera interdite. Nous commencerons à appliquer cette mise à jour le 11 août 2020, à l’échelle mondiale.
Exemples de produits et de services qui seront interdits (non exhaustifs)
Logiciels espions et technologies de surveillance d’un(e) conjoint(e), y compris, mais sans s’y limiter, logiciels espions/logiciels malveillants qui peuvent être utilisés pour surveiller les SMS, les appels téléphoniques ou l’historique de navigation ; outils de suivi GPS spécifiquement conçus pour espionner ou suivre un utilisateur sans son consentement ; promotion de matériel de surveillance (caméras, enregistreurs audio, caméras embarquées, caméras espionnes par exemple) commercialisé dans un but explicite d’espionnage.
Cela ne s’applique pas (a) aux services d’enquête privés, ou (b) aux produits ou services conçus pour permettre aux parents de localiser ou de surveiller leurs enfants mineurs. “
Une mesure à priori intéressante et fondée, même si l’on retrouve le double discours habituel des GAFAM.
En effet, on est en droit de se demander comment il sera possible de déterminer si un dispositif/logiciel est destiné à un espionnage illicite, ou à un espionnage toléré (enquête privée, enfants…).
Il semble donc que ce qui va vraiment changer, c’est uniquement l’intitulé des annonces. Chacun restant libre d’acheter un dispositif destiné aux enfants, pour en faire un autre usage.