Le lundi 28 juin, l’UNESCO et LiiV ont signé officiellement un partenariat centré sur l’anthropologie numérique.
LiiV est une société basée à New York, spécialisée dans la technologie éthique et la recherche sur le lien de corrélation entre révolution numérique et comportement humain.
Domaine de recherche encore émergent, l’anthropologie numérique est confrontée au rythme rapide de la transformation numérique des sociétés du monde entier. Aujourd’hui, des plateformes numériques telles que Twitter, TikTok, Tinder, Google, Instagram ou YouTube modifient radicalement les dynamiques sociales humaines, les économies et même parfois des nations entières.
Aujourd’hui, les anthropologues fournissent traditionnellement de précieuses informations sur la culture et la société. Mais ils ont du mal à suivre le rythme de l’évolution du comportement humain. Leurs méthodes et outils sont insuffisants pour faire face à l’impact du monde numérique. Quant aux scientifiques spécialisés dans les mégadonnées, ils ne peuvent saisir et expliquer les intentions et les comportements humains en ligne.
L’Anthropologie Numérique : tenir compte des changements de société
La technologie modifie considérablement la dynamique sociale, les économies, voire des nations entières. Google, Facebook, YouTube, WeChat, Twitter, Instagram, Tinder – entraînent de nouveaux comportements, de nouvelles politiques, de nouvelles raisons d’être et de nouveaux types de tribus et de villages étendus à des continents et des cultures.
Ces géants numériques créent des mouvements sans leaders, comme le printemps arabe ; ou des produits sans entreprises, comme Wikipédia. Les crypto-monnaies changent l’idée des monnaies nationales. La réalité virtuelle est sur le point de changer la notion d’espace personnel – de la notion même de « où » nous vivons.
Tout cela manque à l’anthropologie traditionnelle. Elle ne peut pas étudier efficacement l’humanité moderne. Elle n’a même pas les bonnes capacités de recherche pour le faire.
En l’absence de nouvelles compétences, méthodes et outils permettant de comprendre comment la révolution numérique façonne la société et la culture, les dirigeants mondiaux continuent donc de prendre des décisions sans détenir les informations nécessaires. Ils s’appuient sur des données de l’expérience humaine moderne biaisées ou incomplètes. Ce qui risque d’accroître les œillères éthiques.
Ce partenariat développera de nouveaux concepts et méthodes en vue d’encourager l’essor de l’anthropologie numérique en tant que domaine de recherche universitaire et de transformation sociale. Ce faisant, il permettra le lancement d’initiatives et de technologies de recherche ainsi que l’implantation de programmes universitaires dans des universités du monde entier. Il pourra ainsi faire progresser cette nouvelle branche innovante de la science qu’est l’anthropologie numérique dans les secteurs public et privé.
Liiv donne sa définition
Sur son site dédié à cette nouvelle science, voici la présentation qui en est faite par Liiv :
“Tout comme un neuroscientifique hautement qualifié doit tirer des conclusions à partir d’images générées par une IRM, un anthropologue numérique aura la capacité d’examiner les informations provenant de nouvelles capacités et de rassembler des informations sur l’humanité moderne.
L’anthropologie numérique doit être une discipline universitaire unifiée. Les universités doivent donner naissance à une nouvelle génération d’anthropologues numériques qui peuvent donner un sens à nos vies aujourd’hui d’une manière que personne ne peut imaginer aujourd’hui.
Comme toute science, la recherche universitaire informera les institutions de notre société et générera de nouveaux penseurs qui continueront à travailler en dehors du milieu universitaire, un peu comme les docteurs en mathématiques atterrissent dans les fonds spéculatifs ou les physiciens rejoignent les entreprises technologiques.
À mesure qu’elle avance, la science de l’anthropologie numérique ouvrira des voies vers de nouvelles industries et de nouveaux produits, comme le font toujours les découvertes scientifiques. Cela conduira à de meilleures décisions pour les dirigeants de tous les types d’institutions, publiques ou privées.”
Pour en savoir plus :
Le site de Liiv qui vient d’être mis en ligne