Les technologies de pointe représentent un marché de 350 milliards de dollars.
Il pourrait s’élever à plus de 3 200 milliards de dollars d’ici 2025.
Sans surprise, c’est en Amérique du Nord et en Europe que les économies sont les mieux préparées pour ces technologies en rapide évolution.
Les technologies de pointe sont celles qui tirent parti de la numérisation et de la connectivité. Elles comprennent l’intelligence artificielle (IA), l’internet des objets, le big data, la blockchain, la 5G, l’impression 3D, la robotique, les drones, l’édition génétique, les nanotechnologies et le photovoltaïque solaire.
Malgré certains aspects négatifs associés à ces technologies, tels que leur potentiel à creuser les inégalités, à accroitre la fracture numérique et à perturber la cohésion socio-politique, elles pourraient s’avérer décisives pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD).
Le rapport publié par les Nations Unis présente un “indice de l’état de préparation des pays” qui évalue leurs progrès dans l’utilisation des technologies de pointe. Il prend en considération leurs capacités nationales en matière d’investissement physique, de capital humain et les efforts déployés en termes d’adoption technologique.
Il évalue les pays en fonction de leur état de préparation aux technologies de pointe, sur la base de cinq critères principaux : le déploiement des TIC, les qualifications, la recherche et le développement (R&D), le niveau d’activité industrielle et l’accès aux financements.
Des pays “surperformants” en technologies de pointe
L’indice met en lumière les pays en développement qui obtiennent de meilleurs résultats en matière de technologies de pointe que ne le laisse supposer leur PIB par habitant (tableau 1). Leur surperformance est mesurée par la différence entre le classement réel de l’indice et le classement estimé de l’indice basé sur le revenu par habitant.
L’Inde, pays le plus performant, atteint un indice réel de 43, alors que l’indice estimé sur la base du revenu par habitant était de 108, progressant ainsi de 65 places. Elle est suivie par les Philippines, qui ont vu leur indice progresser de 57 places.
Comment sont-ils parvenus à de tels niveaux, parfaitement inattendus ? La Chine, 25e au classement, et l’Inde, obtiennent de bons résultats en matière de R&D. Cela révèle une abondance en ressources humaines qualifiées et hautement qualifiées, disponibles à un coût relativement faible. Ces deux pays disposent également de vastes marchés domestiques, qui attirent les investissements des entreprises multinationales. En Chine, les progrès réalisés récompensent en partie les dépenses en R&D qui s’élèvent à 2 % du PIB.
Les Philippines sont bien classées au regard de son industrie, reflétant les niveaux élevés d’investissement étranger direct dans les secteurs à haute technologie, en particulier dans l’électronique. Les entreprises multinationales sont attirées par les chaînes d’approvisionnement bien établies du pays et un important secteur de fabrication de pièces détachées. Les Philippines ont également des politiques tournées vers les entreprises, ainsi qu’une main-d’œuvre qualifiée, bien formée et disposent d’un réseau de zones économiques.
Toutefois, dans l’ensemble, les cinq pays en développement les plus performants sont moins bien classés au regard de la connectivité et des compétences acquises en matière de TIC. Ceci concerne les pays en développement en tant que groupe.
Table 1. Countries overperforming relative to per capita GDP, gain in ranking position
Les leaders au niveau Mondial
Selon l’indice, les États-Unis, la Suisse et le Royaume-Uni sont les mieux préparés aux technologies de pointe (tableau 2). La plupart des pays les mieux préparés sont européens, à l’exception de la République de Corée, de Singapour et des États-Unis. Certaines économies en transition, telles que la Russie, obtiennent également de bons résultats.
Les pays en tête de classement ont des performances bien équilibrées entre tous les éléments qui composent l’indice. Ces résultats sont généralement associés à des niveaux élevés en termes d’innovation et de PIB.
Table 2: Readiness for frontier technologies, selected countries
Attention aux inégalités croissantes
Le rapport met aussi en garde contre un phénomène déjà pointé du doigt : une prospérité qui semble croissante en moyenne, mais qui cache de fortes inégalités, elles même en augmentation.
Il résume ainsi : “Au cours des dernières décennies de numérisation, le monde a connu une prospérité croissante. Les gens vivent en moyenne plus longtemps et en meilleure santé. La croissance économique rapide des économies émergentes a alimenté la montée en puissance d’une classe moyenne mondiale. Néanmoins, la pauvreté persiste et les inégalités croissent. La richesse est très concentrée et il existe également de grandes disparités dans les possibilités de revenus, ainsi que dans les normes d’éducation et de santé. Ces déséquilibres limitent la croissance économique et le développement humain tout en augmentant la vulnérabilité, que ce soit aux pandémies, aux crises économiques ou au changement climatique – et peuvent bientôt déstabiliser les sociétés”
La crise du Covid en est manifestement un exemple.
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