TechEthic était présent et partenaire du Green Tech Forum 2024, les 5 et 6 Novembre à Paris. Nous avons profité de cette occasion pour rencontrer quelques-unes des organisations et entreprises innovantes en matière de Green IT.
Nous sommes heureux de vous les faire découvrir dans une série d’Interview Express. Aujourd’hui, l’entreprise Verdikt…
TE : Bonjour. Pouvez-vous nous présenter votre entreprise ?
Verdikt : Nous sommes une start-up à la croisée de la RSE et de l’IT. Nous proposons une plateforme SaaS pour accompagner les DSI dans la mesure de leur performance en matière de développement durable.
Notre plateforme couvre les trois dimensions du développement durable : le pilier environnemental, le pilier social, ainsi que le pilier économique ou de gouvernance.
TE : Quels sont les services que vous proposez ?
Verdikt : Nous proposons un outil SaaS de mesure qui permet à la fois de faire un diagnostic de maturité sur chacun de ces éléments et de calculer des indicateurs de performance, ventilés par Objectifs de Développement Durable (ODD).
Nous avons intégré les ODD de l’ONU dans notre plateforme pour piloter la performance de durabilité du système d’information. Nous nous basons sur les flux physiques pour calculer ces indicateurs. En pratique, cela signifie que nous allons chercher les inventaires de tous les équipements constituant le système d’information d’une entreprise : les équipements de bureau (workplace), les datacenters, le cloud, le SaaS, les équipements réseau, les déplacements des collaborateurs IT, etc.
Nous pouvons même inclure le système d’information industriel.
TE : Des exemples concrets d’utilisation ?
Verdikt : Par exemple, à la RATP, nous intégrons également les bornes de validation des passes Navigo et les écrans d’information pour les voyageurs dans les stations, qui font partie du système d’information industriel.
À partir de ces données, nous calculons des indicateurs de performance, surtout sur le plan environnemental, qui est souvent la priorité de nos clients. Nous utilisons notre référentiel, développé sur quatre ans, pour calculer les émissions de carbone, la consommation d’énergie, la consommation d’eau, les ressources rares, et la production de déchets.
Nous proposons à nos clients des tableaux de bord pour analyser leurs performances, identifier les principaux postes d’émission et les zones d’amélioration. Ensuite, nous formulons des recommandations organisées par pilier et domaine IT pour les aider à construire leur feuille de route.
TE : Quels usages en font-ils ?
Verdikt : Cela leur permet de planifier une transformation vers un numérique plus responsable. Une fois cette feuille de route établie, ils peuvent l’exécuter, puis se réévaluer tous les six mois, ou selon la fréquence choisie, afin de piloter l’évolution des indicateurs de performance et de vérifier qu’ils progressent dans la bonne direction.
Nous avons déjà réalisé ce travail avec des grands comptes comme Stellantis, Saint-Gobain, la RATP, ainsi que des clients dans le secteur du luxe et un laboratoire pharmaceutique.
TE : Des services complémentaires ?
Verdikt : Nous avons également développé une solution complémentaire pour évaluer l’impact environnemental des projets IT, au-delà du système d’information. L’objectif est d’intégrer l’impact environnemental dès la conception des nouveaux projets.
Cette plateforme permet de définir différents scénarios, de les évaluer et de les comparer, afin d’encourager une démarche de sobriété numérique et de stimuler la créativité des équipes. Elles peuvent alors envisager des scénarios alternatifs, et ne pas seulement se concentrer sur l’optimisation des coûts financiers, mais aussi sur la réduction de l’impact environnemental.
Cela permet aux équipes, comme celles de la RATP, de présenter en comité de projet des informations techniques, financières, mais aussi des éléments d’impact environnemental pour une prise de décision éclairée.
Nous constatons qu’en mesurant l’impact environnemental et en évaluant différents scénarios, l’empreinte carbone diminue souvent de 10 à 20 %.
Simplement en ayant un outil de mesure et d’évaluation de scénarios.
TE : C’est vraiment intéressant. Une question : allez-vous jusqu’à évaluer l’impact du code des applications ?
Verdikt : Bonne question ! Avec notre outil, IT Provider, nous pouvons évaluer les projets dans leur cycle de vie : conception, développement, exploitation, et fin de vie d’une application. Nous pouvons également analyser les produits digitaux déjà développés, comme un site web ou une application, en termes de bilan carbone, d’éco-conception et d’accessibilité.
Nous utilisons des référentiels comme le RGESN et le RG2A pour les aspects automatisables.
Cela nous permet d’évaluer un produit digital, d’attribuer des notes selon divers critères d’éco-conception et d’accessibilité, et de fournir des recommandations pratiques.
Par exemple, comment alléger les pages d’un site web pour améliorer son score d’éco-conception. Pareil pour l’accessibilité, avec des recommandations concrètes.
TE : En quelques mots ?
Verdikt : Avec IT Provider, vous pouvez réévaluer une version ultérieure. C’est ce que nous avons fait avec la Fabrique Digitale de Saint-Gobain. Nous avons évalué une première version de leur application, donné des recommandations, formé les équipes aux bonnes pratiques d’éco-conception et d’accessibilité, et lors de la version 2, nous avons pu constater les progrès réalisés.
Cela ancre vraiment la démarche d’éco-conception et d’accessibilité dans le quotidien des développeurs.
TE : Cet outil est-il opérationnel ?
Verdikt Oui, il est sorti il y a un an, annoncé au Greentech Forum. Nous avons organisé une dizaine de projets avec cet outil, pour des produits digitaux et des projets numériques. C’est opérationnel et déjà utilisé par plusieurs clients, avec des retours d’expérience.
TE : Verdikt, bravo et merci pour ces informations.