Les GAFAM font souvent l’objet de critiques concernant l’espionnage, ou tout au moins la surveillance des données personnelles qui leur sont confiées (et qui d’ailleurs parfois ne leur sont même pas explicitement confiées).
C’est pourquoi la nouvelle annoncée hier par Amazon fait l’effet d’une petite bombe.
Celle qui est devenue la plus grande entreprise numérique mondiale, et qui a notamment bénéficié à plein de la crise du Covid19, vient en effet de recruter un ancien militaire. Il s’agit ni plus ni moins que du général dirigeant autrefois la NSA, au moment du scandale PRISM.
Le général Keith Alexander rejoint le conseil d’administration d’Amazon
Le général Keith Alexander rejoint le conseil d’administration d’Amazon, a révélé la société dans un communiqué de la Securities and Exchange Commission. (Alexander a également été ajouté au site officiel du conseil d’administration de la société).
Ancien directeur de la National Security Agency (NSA) et premier commandant du US Cyber Command, Alexander a supervisé la collecte de données américaines, révélées par Edward Snowden, mais il a pris sa retraite de la fonction publique en 2013.
Surveillance : un expert au conseil d’administration d’Amazon
Alexander est une figure controversée par de nombreux membres de la communauté technologique en raison de son implication dans les systèmes de surveillance généralisés révélés par les fuites de Snowden. Ces systèmes comprenaient PRISM , un vaste programme de collecte de données qui compromettait les systèmes de Google, Microsoft, Yahoo et Facebook – mais pas Amazon.
Alexander a toujours critiqué les rapports concernant les fuites de Snowden, suggérant même que les journalistes devraient être légalement empêchés d’avoir accès aux documents.
La place au conseil d’Alexander donnera également à Amazon une nouvelle expertise dans les contrats de défense, un domaine d’intérêt particulier pour l’entreprise ces dernières années. Amazon était l’un des principaux candidats à un récent contrat de cloud computing de 10 milliards de dollars avec le Pentagone, mais il a finalement perdu face à Microsoft. La société est actuellement engagée dans une poursuite contre le gouvernement fédéral dans le cadre du contrat, alléguant que les déclarations personnelles du président Donald Trump contre le PDG d’Amazon, Jeff Bezos, ont biaisé le processus contre Amazon.
D’après le blog TheVerge.com (en anglais)