La mauvaise nouvelle, c’est que nous avons généré en 60 ans d’aventure spatiale une sacrée quantité de déchets. Et que certains sont dangereux.
La bonne nouvelle, c’est que le premier vol destiné à “ramasser” ces déchets est programmé. Mieux, c’est une startup qui s’est constituée pour l’occasion, avec cet objectif.
Les 5500 lancements au cours des 60 ans de l’ère spatiale ont laissé 23 000 objets plus gros qu’un pamplemousse en orbite. Il existe plusieurs millions d’objets plus petits qui ne peuvent pas être suivis. À la vitesse à laquelle les débris se déplacent en orbite terrestre basse, une collision avec un boulon errant peut être catastrophique.
Mais les gros objets sont plus préoccupants, car ils peuvent entrer en collision et créer des cascades de collisions plus petites. C’est ce qui s’est passé en 2009.
Un satellite de communication Iridium en état de marche est entré en collision avec un satellite militaire russe mort. Il a généré des milliers de nouveaux débris traçables et bien d’autres plus petits. Deux ans plus tard, la Station spatiale internationale a dû se déplacer pour éviter les débris de l’accident.
En 2012, certains sont passés à moins de 120 mètres.
Avec un nombre de lancement annuels moyens de près de 100 aujourd’hui, et des ruptures continuant à se produire à des taux historiques moyens de quatre à cinq par an, le nombre d’objets de débris dans l’espace augmentera régulièrement.
…5500 lancements au cours des 60 ans de l’ère spatiale ont laissé 23 000 objets plus gros qu’un pamplemousse en orbite…
Une nouvelle conquête spatiale : celle des déchets
l’ESA, agence spatiale européenne, a obtenu le financement nécessaire. Elle a passé un contrat de service avec un fournisseur commercial pour le retrait en toute sécurité d’un objet inactif de l’orbite terrestre basse. Suite à un processus concurrentiel, une équipe industrielle dirigée par ClearSpace SA – une société dérivée de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne – a été invité à soumettre la proposition finale.
Avec cette signature de contrat, une étape cruciale pour l’établissement d’un nouveau secteur commercial dans l’espace est franchie.
ClearSpace commence par quelque chose de simple. En 2013, l’une des fusées Vega de l’ESA a lancé une charge utile de deux satellites. L’adaptateur de charge utile de 112 kilogrammes qui reliait le satellite d’observation de la Terre PROBA-V de l’ESA au lanceur est resté en orbite depuis, entre 664 et 800 kilomètres. C’est maintenant dans le réticule de ClearSpace. «C’est une structure simple, comme un petit satellite», explique Muriel Richard-Noca, ingénieur en chef de ClearSpace.
Cette mission va utiliser une griffe, car c’est une technologie qui permet plusieurs tentatives en cas d’échecs des premières.
D’autres missions testent des idées similaires avec des débris qu’elles créent elles-mêmes. Une mission financée par l’UE appelée RemoveDEBRIS, conçue par l’Université de Surrey, a volé en 2018 et a testé un harpon et un filet sur de petites cibles déployées. Son essai d’une voile de traînée, pour accélérer sa descente dans l’atmosphère, n’a pas réussi à se déployer, donc il avance plus lentement vers la rentrée. En mars 2021, la société japonaise Astroscale prévoit de lancer une mission à financement privé appelée ELSA-d. Au cours de la mission, un vaisseau de service lâchera un vaisseau cible avec une plaque d’amarrage ferromagnétique et le capturera à l’aide d’aimants. C’est une option si les futurs concepteurs de satellites adoptent l’idée, mais pas pour les déchets hérités.
Pour en savoir plus :
l’article de science-mag.org