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Oui, on va encore parler d’IA générative 😉
Oui, nous en parlons souvent, mais c’est un peu de votre faute : vous adorez cela, et surtout, vous vous demandez comme nous comment utiliser ce levier technologique pour votre activité.

Il faut l’avouer aussi : cette technologie est révolutionnaire et totalement disruptive, elle n’est pas de celle dont on peut se permettre de détourner le regard pour y revenir quelques mois plus tard. Vos concurrents, partenaires, collaborateurs, s’en seraient déjà emparé et vous laisseraient bien désemparés.

Certes, l’IA générative recèle de nombreux dangers et suscite de nombreuses interrogations.
Et ces dangers et interrogations sont souvent de grande ampleur. Ils peuvent conditionner, selon certains, l’avenir même de l’humanité.

De ce fait, on peut en oublier parfois d’étudier et de prendre en compte les difficultés les plus courantes.
C’est celles-ci que nous allons explorer aujourd’hui.

Quelques limites de l’IA générative dans un contexte Marketing

La première tentation actuellement, c’est d’utiliser l’IA générative pour produire et diffuser du contenu.
Tentation justifiée, car la première chose que l’on attend de l’IA, c’est d’améliorer la productivité.

Passons sur la question de savoir s’il faut réellement miser sur la productivité, ou s’il serait plus judicieux de miser sur la qualité.
Cette question ne sera pas abordée ici, car trop complexe et donc devant faire l’objet d’un débat en soi, mais elle mérite que vous l’envisagiez.
Soit. Partons du principe que, comme l’immense majorité des pratiquants actuels, vous ayez choisi l’Intelligence Artificielle générative pour ses capacités de productivité.

A quoi prêter attention plus particulièrement ?

  1. Introduire et conclure, c’est votre affaire
    • Si l’IA générative excelle dans certains domaines, elle doit être exclue de certains autres.Par exemple, elle est adaptée à produire des résumés de qualités, ou à générer des corps de texte qui tiennent debout.
    • Elle peut aussi rewriter ou reformuler des textes de façon tout à fait convaincante et pertinente. Mais vous devez veiller à ne pas lui laisser les clés de votre rédaction, sous peine d’obtenir des textes sans âmes et insipides.
    • C’est en particulier vrai pour introduire un contenu, et pour le conclure. Ce sont les parties que vous ne pouvez pas déléguer à la machine.
  2. Vérifier les données, c’est aussi votre affaire
    • Un autre domaine où l’AI générative montre ses limites, c’est dans la gestion des connaissances.C’est plus ou moins spécifié dans les conditions d’utilisation de certaines IA génératives, mais il faut y prêter attention. Ce n’est pas toujours le cas.
    • L’IA n’est pas encore en capacité de vous fournir des réponses quantitatives, circonstanciées, étayées, vérifiées, et pour tout dire, justes.
    • On pourrait même souvent qualifier les réponses fournies de « Portnaouak » voire totalement ahurissantes.Un bon test, que je pratique depuis un an désormais, c’est d’interroger les IA avec lesquelles vous souhaitez travailler sur un sujet anodin, plutôt grand public, dont vous connaissez bien les réponses. J’interroge souvent les IA génératives sur ma ville, Sète, en lui demandant des informations historiques, ou le nom de personnalités célèbres dans un domaine particulier. Jusque là, j’ai toujours obtenu des résultats complètement folkloriques.
    • Donc, dès lors qu’une IA générative vous propose du contenu contenant des faits, des chiffres, des noms, des lieux, des dates… Allez vérifier !
      Vous vous exposez sans cela à des désillusions cruelles, voire à des moqueries. Et donc à un jugement sur la qualité de vos services.
  3. Stagiaire + IA = danger
    • Une autre tentation systématique, c’est de se dire que l’on va additionner deux compétences partielles et plus ou moins bancales, afin d’obtenir un résultat qualitatif.
    • Typiquement, une envie actuellement très présente, c’est de se dire que telle personne qui ne maitrise pas bien l’orthographe ou certaines connaissances sera « compensée » par l’usage d’une IA générative.
    • C’est faux. En effet, si la personne qui met en oeuvre un outil et aborde un sujet ne maitrise pas totalement cet outil et ce sujet, comment va-t-elle prendre conscience des erreurs générées par l’IA ? Dans cette configuration, vous allez droit dans le mur.
    • Au contraire, au stade actuel, la productivité de l’IA générative est bien présente lorsque la personne qui la met en oeuvre est déjà très compétente sur un domaine donné. Il n’est pas pertinent de la mettre entre les mains de débutants.
  4. Style et créativité sont de votre ressort
    • Reconnaisons le, les qualités orthographiques et grammaticales de l’IA générative ou conversationnelle sont d’un bon niveau.
    • On peut affirmer qu’elle dépasse en ces domaines le niveau moyen de la population française.Par contre, il ne faut pas attendre de qualités stylistiques particulière de ces outils au stade actuel, sauf si vous faites l’effort d’aller travailler avec elle sur ces domaines (voir ci-dessous).
    • Les textes produits sont propres, souvent clairs, mais sans âme et parfois même insipide.Le supplément d’âme, c’est vous.
    • Toutefois, il faut le noter, ce jugement n’est pas fondé si l’on s’interesse aux IA génératives d’images. Elles ont déjà acquis, elles, la faculté de produire des résultats de bonne qualité stylistique, et parfois très créatives.
  5. Savoir s’arréter à temps
    • Je vois souvent, avec amusement, de longs articles, ou vidéos, expliquant et détaillant comment fournir aux IA génératives les bons contextes, les bons préambules, les bonnes informations, et au final les bons « prompts » pour interroger telle ou telle IA.
    • OK.Mais quid du temps passé à faire ces recherches, à générer de multiples tentatives, à arbitrer ?
    • Est-ce que vous n’auriez pas obtenu un résultat plus rapide sans passer par l’IA, en utilisant vos propres compétences ?
    • A titre d’exemple, même si je suis adepte des IA génératives, l’article que vous venez de lire n’y fait absolument pas appel.
      Il est écrit avec des capacités traditionnelles, anciennes, immémoriales, et pour tout dire humaines.
      Cela ne l’empêche pas d’exister et d’être pertinent, non ? 😉

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