Le Cigref, association des grandes entreprises et administrations publiques françaises, s’est donné pour mission de développer leur capacité à intégrer et maitriser le numérique.
Il alerte cette semaine sur un rachat de très grande envergure (pour la somme astronomique de 61 Milliards de dollars).
Ce projet de rachat de VMware par la société Broadcom – l’une des plus importantes acquisitions du secteur – provoque les plus vives inquiétudes parmi les membres du Cigref. En effet, la société VMware est le leader mondial des produits de virtualisation et ses solutions sont utilisées par 90 % des grandes organisations publiques et privées.
Les 155 grandes entreprises et administrations publiques françaises membres du Cigref sont, sans exception, clientes de VMware.
Bien qu’elle soit en position dominante sur le marché de la virtualisation, la société VMware ne semble pas s’adonner à des pratiques pouvant être qualifiées d’abusives, et les membres du Cigref clients de VMware n’ont pas manifesté de difficultés quant aux relations commerciales et contractuelles qu’ils entretiennent avec cet éditeur.
À l’inverse, la société Broadcom est considérée, selon le Cigref, “… par la plupart de ses clients comme un acteur agressif, multipliant des pratiques qui pourraient être qualifiées d’abusives et de déloyales”.
Le cigref redoute une augmentation de prix incontournable
Les rachats antérieurs de CA Technologies en 2018 et de Symantec en 2020 ont provoqué des changements de pratiques commerciales et contractuelles que les clients de ces sociétés jugent très sévèrement, toujours selon le cigref.
Le Cigref redoute donc les conséquences que le rachat de VMware par Broadcom pourrait avoir sur les pratiques de cet éditeur, les dirigeants de Broadcom ayant publiquement indiqué qu’ils envisageaient un doublement des marges générées par VMware dans les trois ans qui suivraient ce rachat. Un tel objectif ne pourrait être atteint qu’en supprimant un nombre substantiel de collaborateurs de VMware et en augmentant de manière injustifiée et unilatérale les prix des produits de l’éditeur.
Avec la future loi sur les marchés numériques (Digital Markets Act), le législateur européen s’attache à réduire les pratiques déloyales de manière ex ante des contrôleurs d’accès. Seul un petit nombre de très grandes plateformes numériques est visé par le texte, que le Cigref accueille favorablement.
Le Cigref considère qu’il est de son devoir de rester vigilants et d’appeler les autorités de contrôle des concentrations à prendre les mesures nécessaires.
Cette alerte rappelle les dangers inhérents à toute concentration de technologie sans alternative réelle à la portée d’une clientèle, qui serait, de fait, en situation de vulnérabilité.
article rédigé en collaboration avec Ipresse (Ipresse.net)
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