Cette table ronde sur le thème “Le travail collaboratif à l’ère Post Covid” s’inscrit dans ce que nous avons appelé “les entretiens de Tech Ethic” qui ont pour vocation à sensibiliser le marché et les acteurs institutionnels sur l’importance d’avoir un numérique français fort et souverain de façon à garantir une certaine indépendance et souveraineté au pays dans l’Europe.
Cela passe par le fait de soutenir tous les acteurs du numérique et pas uniquement 2 ou 3 licornes.
Cela implique aussi et surtout que vous consommiez local car ce sont vos investissements numériques plus que des aides de l’état qui finance les entreprises, créent des emplois dans le numérique et dynamisent l’économie au sens large.
Cette table ronde digitale fait suite à une série de billets que nous avons publiés en 2022 sur le thème de la collaboration et du Travail Hybride. Nous en avons fait une synthèse co-écrite avec certains experts et témoins dans un livre blanc très complet qui est en téléchargement gratuit en suivant ce lien.
Si vous n’avez pas le temps de visionner/écouter l’ensemble de la table ronde, nous l’avons chapitré par question et en avons retranscris les principaux enseignements au bas de cette page.
Bon visionnage et/ou bonne lecture
L’équipe Tech Ethic
Participants de la table ronde digitale de la filière “Collaboration & Communication” :
Autour de Thierry Bayon, 3 prestigieux CEOs du monde de la Collaboration et de la Communication nous ont fait l’amitié de leur participation :
Retranscription des points principaux et chapitrage de la table ronde
Introduction – Présentation des participants
0.30 Rappel par Thierry Bayon de ce que sont “Les entretiens de Tech Ethic”
2:40 Présentation de François Caron, CEO d’Empreinte.com spécialiste vidéo
4:12 Présentation de Philippe Pinault, co-fondateur et CEO de Talkspirit et Holaspirit
5:30 Présentation d’Alain Garnier, co-fondateur et CEO de Jamespot
Question 1 : Que s’est-il passé à partir du lendemain de l’annonce du 1er confinement en mars 2022. Avez-vous constaté une effervescence et une urgence du marché à s’équiper de solutions de collaboration ou de digital workplaces ?
8:56 : Réponse d’Alain Garnier : La frilosité chez nos clients par rapport à l’adoption de certaines fonctionnalités a disparu … et les connexions ont explosé. Cela a été une chance incroyable pour le secteur.
11:28 Réponse de Philippe Pinault : il y a vraiment eu un avant et un après … L’usage de la visio et du tchat a été multiplié par 30 ! On est passés d’un usage ponctuel vers un usage permanent et régulier. La question porte sur le comment désormais.
13:45 Réponse de François Caron : pour nous il y a eu peu de changement car on était déjà en télétravail. Pour ce qui est de nos clients, nous n’avons eu aucun problème de montée en charge. Nous avons eu aussi de nouvelles demandes entrantes pour des déploiements importants.
Question 2 : Quel bilan peut-on tirer de ces 24 mois de travail hybride ? Qu’est qui a bien fonctionné et quels sont les points d’amélioration à mettre en œuvre ?
18:15 Réponse de François Caron : Tous les processus doivent être renforcés au niveau sécurité, confidentialité, qualité… Il faut pouvoir allier agilité et robustesse, ce qui semble paradoxal.
19:52 Réponse d’Alain Garnier : On a redonné le pouvoir aux individus. Mais l’agilité doit être structurée pour ne pas perdre la capitalisation des échanges et des connaissances. Le “Comment” comme le dit Philippe est à travailler. Il ne suffit pas d’avoir un outil à fortiori ancien pour régler des nouveaux problèmes ! Les Comex regardent ce qu’on fait désormais.
23:50 Réponse de Philippe Pinault : Tout d’abord on voit que désormais le travail hybride est possible et amène beaucoup de choses positives pour les salariés et l’entreprise. Cette phase a été révélatrice de certains dysfonctionnements ce qui a été très positif. Aussi la nécessité de revoir les postures managériales : focus sur les objectifs et sur la contribution de chacun sur la feuille de route de l’entreprise. Enfin beaucoup de systèmes on-premise ont montré leurs limites face aux cyberattaques et la sécurité est devenue pour beaucoup un critère accélérateur du changement vers des solutions SaaS plus fiables.
28:08 Réponse de François Caron : L’hybridation du travail c’est aussi de l’hybridation de l’architecture des systèmes d’informations car il y a des données qui doivent rester en entreprise. Les questions de sécurité nous poussent à être encore plus innovants.
Question 3 : Outre la question de la sécurité, il semblerait que votre capacité d’innovation attire désormais l’attention des ESN.
33:24 Réponse d’Alain Garnier : Nos solutions sont plus souples d’un point de vue de la gouvernance et pour le profilage des droits que les solutions anglo-saxonnes. Notre capacité d’innovation est beaucoup plus ancrée dans un pragmatisme d’usage. Nous avons encore un problème de channel/distribution mais cela va venir. Je suis confiant.
36:59 Réponse de Philippe Pinault : Nous faisons preuve d’une beaucoup plus grande disponibilité en termes d’accompagnement. Cela est certes lié à notre taille mais c’est surtout dans notre ADN pour développer une relation de proximité avec nos clients. Notre capacité à accompagner nos clients fait aussi la différence notamment sur des projets conséquents. Je confirme ce que disait Alain, nous commençons à être visible auprès d’ESN. Cela se fait encore beaucoup par opportunisme sur certaines affaires mais nous sommes sur le bon chemin et sommes désormais pleinement identifiés dans les radars des sociétés de conseil et services.
Question 4 : Est-ce que le retour à un travail hybride avec une présence un peu plus accrue en entreprises a une incidence sur les outils, les processus et l’organisation mis en place ou doit-on continuer de les faire évoluer ?
39:35 Réponse de François Caron : il y a des besoins d’ajustements mais en termes d’expérience c’est globalement très positif.
40:55 Réponse d’Alain Garnier : Comme j’aime bien faire un peu de maths, on a analysé certains retours. A partir du moment où on a encore 2 à 3 jours/semaine non contraints, il y a un phénomène d’hybridation asynchrone qui se met en place et qui est très délicat à gérer par les managers. La façon dont je suggère de gérer ce problème c’est de dire on est maintenant dans un monde “digital first” et il n’y aura pas de retour en arrière. Tant qu’un dirigeant ou manager n’a pas intégré ce fait, il va être confronté à des problèmes d’organisation dans son entreprise. Ils doivent arrêter de penser à l’organisation de l’entreprise par le physique (les locaux) mais désormais par le digital.
43:50 Réponse de Philippe Pinault : Oui une nouvelle expérience employés de situation de travail est à réfléchir qui challenge le design des organisations également au niveau des hiérarchies. Nous avons certains clients qui repensent leur modèle managérial pour redéfinir qui fait quoi dans l’organisation. Plus on est distant, plus on doit comprendre ce que font les gens au-delà des étiquettes et on doit aussi revoir l’accès à l’information en termes non seulement d’accessibilité des fichiers,de partage de connaissances, de pratiques … avec plus de transparence. L’information est le carburant de l’intelligence collective !
Question 5 : Quelle est l’importance de la vidéo pour manager ses équipes, peut-être pour vendre … ?
48:40 Réponse de François Caron : Le monde de la conférence et le monde de la réunion sont différents et de ce fait on ne fait pas appel aux mêmes mécanismes ni aux mêmes outils. Il a aussi le monde de la formation qui a ses besoins spécifiques. La stratégie de rediffusion doit aussi être pensée en amont. Chez Empreinte, nous proposons des outils qui en un clic au départ vont permettre d’initier et de répondre à votre cas d’usage spécifique.
Question 6 : On parle beaucoup de cybersécurité. Est-ce que vos systèmes sont attaqués par des hackeurs et est-ce que vos solutions sont nativement déjà très sécurisées ?
53:40 Réponse de Philippe Pinault : En fait, la question de la sécurité se pose à 2 niveaux. Tout d’abord chez l’hébergeur en l’occurrence OVH et Outscale qui déploient toute l’ingénierie nécessaire pour sécuriser leurs systèmes. Ensuite évidemment nous travaillons à la sécurité de nos applications. Ce qu’il faut bien retenir c’est que c’est la combinaison d’un industriel de l’hébergement sécurisé à un professionnel attentif à la confidentialité d’utilisation de ses applications qui font que de toute façon nous proposons un dispositif sans commune mesure aux solutions résidentielles (on-premise) et nous rend non pas invulnérables car il n’y a pas de risque 0 mais très bien protégés.
55:00 Réponse d’Alain Garnier : La sécurité est une affaire de spécialistes. Les attaques DDOS (déni de services) se multiplient. C’est comme si on ne pouvait plus rentrer dans votre boutique. Les hébergeurs sont vraiment très performants aujourd’hui et ils montent en puissance et en maturité via l’adoption de normes comme SecNumCloud en France EUCS en Europe.
57:28 Réponse de François Caron : Il y a eu beaucoup d’attaques Cyber en 2020, 2021, 2022 et cela continuera. Il est important de travailler sans cesse à la sécurité. Il y a trois niveaux de sécurité : le premier est l’hébergeur, le second est l’éditeur (fournisseur de solution), et le troisième est le facteur humain (utilisateurs, éditeurs, hébergeurs). De nouvelles directives arrivent. Il a besoin de renforcer les procédures et de sensibiliser sans cesse à la sécurité.
Question 7 du public : quels écogestes tout un chacun peut-il adopter pour un numérique plus responsable et comment peut-on accompagner les collaborateurs par rapport aux risques posturaux et psychiques liés au travail hybride et notamment à la maison ?
57:28 Réponse de François Caron : Les flux sont moins gourmands en podcast donc si on peut se passer de la vidéo c’est bien.
1.00.35 Réponse d’Alain Garnier : Les solutions souveraines sont moins énergivores que les solutions des GAFAM. L’écart en termes d’émission de CO2 c’est quand même un facteur 5.
Une piste sur laquelle nous travaillons c’est l’intégration des documents par design dans le produit plutôt que de les archiver. Il y a aussi des stratégies de nudge à mettre en place . Le numérique est aujourd’hui perçu comme un levier d’actions notamment par les responsables RSE qu’on accompagne par des workshops dans ce sens. Pour information, le cabinet Lecko travaille sur ces sujets si vous souhaitez creuser.
1.03.00 Réponse de Philippe Pinault : La prise en compte du bien-être des collaborateurs est un facteur très important à prendre en compte ainsi que le droit à la déconnexion par exemple.
FIN DE LA RETRANSCRIPTION