Pour ceux qui l’auraient manqué, voici la vidéo intégrale des échanges avec nos 3 experts.
(ci-après, le résumé des sujets abordés lors de cette table ronde, avec le minutage précis)
Nous vous invitons à la découvrir, et à vous connecter avec les 4 intervenants pour continuer les échanges sur les réseaux.
Bon visionnage !
INTERVENANTS DE CETTE TABLE RONDE DIGITALE :
Louis Naugès :
Consultant, conférencier dans le numérique et multi entrepreneur.. Il a lancé il y a environ 2 ans une nouvelle startup ayant pour vocation à équiper les Frontline Workers parents pauvres du numérique => Wizy
Alain Garnier :
Multi entrepreneur et CEO de Jamespot – Digital Workplace et fer de lance de la défense pour un numérique souverain. PlayFrance, PlayEurope, PlayDigital => https://www.lesacteursdunumerique.fr/ => Jamespot
Il préside également l’association EFEL (Entreprendre en France pour l’Édition Logicielle)
Matthieu Hug :
Multi entrepreneurs et CEO de Tilkal plateforme pour la traçabilité des supply chains combinant data, analytique et blockchain et également au avant poste de la résistance numérique franco européenne => Tilkal
Thierry Bayon – animateur :
En tant que consultant marketing et transformation digitale, je vis la digitalisation des entreprises au quotidien et notamment celle de la sphère marketing/commerce/relation clients.
En tant qu’observateur et passionné du numérique, je m’évertue depuis de nombreuses années via certaines initiatives Club Alliances avec IBM, SaaS Guru, Cloud Guru et maintenant Tech Ethic à sensibiliser les entreprises aux nouveaux outils et modèles technico-économiques qui me semblent aller dans le sens de l’histoire (paiement à l’usage/abonnement/scalabilité – IaaS, Services en ligne (SaaS)…)
Voici un chapitrage de ce replay pour vous permettre d’accéder directement à l’information qui vous intéresse :
00:00 : Thierry Bayon : Présentation des intervenants
Louis Naugès (LN) :
04:30 ➡ Toutes les entreprises quel que soit leur secteur d’activité deviennent des entreprises du logiciel et du numérique
05:30 ➡ Tesla : une voiture numérique qui s’améliore avec le temps – un logiciel avec beaucoup d’écran et 4 roues
06:30 ➡ Matthieu Hug (MH) : Snowflake (https://www.snowflake.com/) société Cloud de 8 ans introduit en bourse il y a quelques jours avec une valorisation qui est 9 fois celle de Renault qui a 120 ans
08:00 ➡ Le logiciel impacte notre façon de travailler et la relation avec les employés dans les services notamment mais même en production sur la manière de fabriquer avec l’exemple des freins de voiture où le numérique peut potentiellement compenser une moindre finition “physique”
10:50 ➡ Alain Garnier (AG) : Enjeux liés à un manque de souveraineté : Un match USA-Chine duquel l’Europe est quasiment exclue. Cela entraîne un manque de souveraineté sur nos territoires et sur les populations qui y vivent et des problèmes de défense, de sécurité nationale voire sur notre culture
15:00 ➡ Matthieu Hug (MH) : La valorisation d’Apple par exemple est supérieure à celle de l’ensemble du CAC40. En 20 ans la Chine est passée d’une position inexistante à un acteur de tout premier plan mondial bien supérieur à l’Europe
18:30 ➡ Louis Naugès (LN) : En 2006/2007 quand Matthieu et moi avons démarré dans ce qu’on n’appelait pas encore le cloud, Amazon Web Services était encore une toute petite structure qui était regardé de haut par les acteurs historiques (Note de Tech Ethic, notre équipe travaillait alors à l’époque en partenariat avec IBM à évangéliser les acteurs du numérique historiques français à s’intéresser à ce nouveau modèle technico-économique)
En 2021 L’Europe doit choisir ses combats. Le marché des infrastructures Cloud public est aujourd’hui entre les mains de 4 acteurs AWS, Microsoft, Google et Alibaba qui détiennent 90% du marché donc c’est plié. Par contre il a OutScale filiale de Dassault System ou Scaleway filiale de Free qui sortent leurs épingles du jeu toute proportion gardée bien sûr
Le seul élément compétitif de l’Europe sont les talents pour construire des logiciels.
21:00 ➡ Alain Garnier (AG) : Retour sur les différents risques encourus par la perte de souveraineté (Juridique, Fiscal, Monopole, Défense et Culturel). On doit être présent sur l’ensemble du stack pas juste sur le logiciel même cela va prendre du temps
28:30 ➡ Matthieu Hug (MH) : La Chine veut avoir accès aux données des 700 millions de clients d’Alibaba (équivalent Amazon) mais cela pose un problème car BMW a passé un accord mondial avec Alibaba donc attention danger. C’est l’absence de choix qui pose problème avec les monopoles. Le numérique est une industrie globale sur laquelle l’Europe doit avoir une certaine maîtrise.
34:45 ➡ Rappel sur l’IA qui existe depuis très longtemps mais qui a été décuplé par la puissance de calcul associée au Cloud
36:15 ➡ Louis Naugès (LN) : l’Asie non chinoise est très forte sur les circuits électroniques. On a quelques pépites en Europe dans la lithographie. L’Europe meurt de l’absence de prise de risque et veut réguler, alerter sur les sujets qu’elle ne maîtrise pas.
41:30 ➡ Alain Garnier (AG) : On a quand même quelques petits cloud certes peu public mais qui délivre. L’ennemi commun entre le numérique français et les hyperscalers sont ceux qui bricolent et font faire du développement spécifique par les SSII/ESN. Je ne pense pas que ceux qui font du code spécifique pour les DSI participent vraiment à la transformation digitale. En France il y a une hypertrophie des services au détriment des services/logiciels. A fortiori, ils font le jeu de ce qu’on sortit les américains il y a 3 ou 5 ans.
45:45 ➡ Louis Naugès (LN) : oui les ESN mettent en place des logiciels archaïco-palontologiques qui s’appellent Oracle ou SAP et consort.
46:15 ➡ Je préfère Doctolib qui tourne sur AWS vendu en Espagne, en Italie et qui a permis de répondre à la demande de rvs pour la vaccination car cela fonctionne plutôt que le système de prise de rv de l’état qui tombe en rade après 20 rvs. La société que j’ai créé wizy.io a été fondée par 2 français avec des capitaux français et notre challenge est de devenir un leader mondial.
48:30 ➡ Matthieu Hug (MH) : Le cœur de la valeur du numérique c’est le produit pas le service et en cela il y a une erreur d’appréciation du politique. Le modèle en France est on finance mais on achète à l’etranger. On est les seuls à faire ça au monde, cela veut probablement dire quelque chose. En Chine ou aux USA, ils utilisent le levier du financement et de l’achat public pour développer les offres. On commence à parler d’un Buy European Technology Act. Il faut au moins qu’il y ait une initiative proactive d’achat de produits et services européens par l’État.
54:20 ➡ Alain Garnier (AG) : Ce sont les clients qui mettent le pied à l’étrier aux acteurs du numérique. Il y a 2 ans, on a eu la chance que la CNAM mette ses 100 000 utilisateurs sur notre plateforme digitale. Cela nous a permis de faire évoluer notre infrastructure et on a fait un saut quantique au passage. Notre “scale” est beaucoup plus résilient car il a été testé in vivo. Il y a un vrai effet d’écosystème qui fonctionne. Après cela ne veut pas dire de ne plus acheter américain ni chinois mais rééquilibrons les forces pour bien être de tous.
57:00 ➡ Conclusion en forme d’optimisme des 3 participants. Chassons en meute ! Entrepreneurs achetez le numérique de demain européen.