Ophélie Coelho propose une lecture particulièrement éclairante du fonctionnement concret du numérique contemporain.
Son schéma « Scénario de transfert d’une requête en fonction de la localisation des services et infrastructures », est issu de l’ouvrage Géopolitique du numérique : l’impérialisme à pas de géants (2ᵉ édition, 2025).
Loin d’une approche abstraite, ce document retrace de bout en bout le trajet d’une requête numérique, en montrant comment celui-ci dépend de facteurs souvent invisibles pour l’utilisateur final :
- la géographie effective des services numériques,
- la localisation des réseaux et centres de données,
- et le modèle technologique mobilisé, en particulier le cloud computing.
Nous vous invitons à récupérer ce schéma sur Linkedin, et à vous connecter le cas échéant avec Ophélie COELHO.
Ce schéma constitue avant tout un outil pédagogique. Il permet de comprendre de manière claire les dépendances technologiques induites par certains choix d’architecture numérique, ainsi que le fonctionnement réel de modèles aujourd’hui dominants.
Il invite également à dépasser une lecture parfois trop binaire des enjeux liés à la localisation et au traitement des données, en les replaçant dans une réflexion plus large sur la maîtrise technologique, la souveraineté et les rapports de pouvoir numériques.
Mis à disposition sous licence Creative Commons CC BY 4.0, ce document peut être librement réutilisé, sous réserve du respect de la mention de citation précisée par l’autrice.
Cette ouverture en fait un support particulièrement pertinent pour les travaux de sensibilisation, de formation ou de débat sur les enjeux géopolitiques du numérique.
Ce que vous trouverez dans ce schéma
Le schéma propose une lecture complète du trajet d’une requête numérique, en montrant que celui-ci dépend à la fois de la géographie des infrastructures (réseaux, câbles sous-marins, centres de données) et du modèle technologique, en particulier celui du cloud computing.
Il rappelle d’abord les couches techniques successives empruntées par les paquets de données à l’échelle mondiale, dont les itinéraires sont déterminés par le routage, le trafic et les points d’échange, avec un rôle central des câbles sous-marins pour les communications intercontinentales.
Deux scénarios sont ensuite comparés.
Le premier décrit un service cloud régionalisé, où la requête est traitée dans un centre de données européen. Toutefois, même dans ce cas, des fonctions transversales – administration, supervision, métadonnées, mises à jour ou gestion des CDN – restent connectées au cœur technologique mondial de la plateforme.
Le second scénario illustre un service non régionalisé, dont le traitement implique un aller-retour transatlantique vers les infrastructures centrales de l’opérateur, soulignant la dépendance directe à des centres situés hors du territoire européen.
L’ensemble met en évidence que la régionalisation d’un service ne signifie pas autonomie. Les services locaux demeurent intégrés à une plateforme centralisée, organisée autour d’un cœur technologique qui conserve les fonctions d’orchestration, de contrôle et de reconfiguration.
Enfin, le schéma montre que la régionalisation du calcul déplace les coûts matériels (énergie, eau, foncier, réseaux) vers les territoires d’accueil, sans remettre en cause la hiérarchie globale de l’architecture numérique. Le territoire absorbe les contraintes physiques, tandis que le pouvoir technique et économique reste concentré au centre.
Vous pouvez retrouver les interventions d’Ophélie COELHO, et d’autres experts de la souveraineté numérique, dans notre table ronde en vidéo :
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