La France a présenté lundi sa « Stratégie nationale pour le Cloud ».
Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire , accompagné du ministre de la transformation et de la fonction publique, Amélie de Montchalin et du Secrétaire d’Etat pour le numérique, Cédric O . ont dévoilé le plan avec lequel le gouvernement français entend protéger les données stockées dans le Cloud.
La stratégie du gouvernement a pour objectif, selon Mr Le Maire, de garantir aux citoyens, aux administrations publiques et aux entreprises en France la possibilité d’accéder aux services du Cloud, « fondements de notre économie ».
Mais en garantissant un maximum de souveraineté, et en se protégeant de l’extraterritorialité du Cloud Act de 2018, grâce auquel l’administration américaine peut accéder à toutes les données stockées dans le Cloud de Google, Amazon, Microsoft et autres géants.
Trois piliers pour un Cloud de confiance
Le plan français pour le Cloud sera ainsi divisé en «trois piliers».
Le premier prévoit le « Cloud de confiance », une qualification qui ne sera accordée qu’aux entreprises de nationalité européenne, disposant de serveurs en France et s’engageant à respecter les règles de protection des données les plus strictes.
Ce badge bleu sera délivré par l’ANSSI ( Agence nationale pour la sécurité des systèmes d’information ) et, selon le ministre, contribuera à assurer “une protection maximale, à l’un des plus hauts niveaux au monde “.
La France a néanmoins prévu que les technologies américaines dans le domaine du Cloud puissent être utilisées sous licence par des entreprises françaises et européennes.
Le deuxième pilier sera en effet constitué de partenariats entre concurrents, comme dans le cas d’ OVH , leader français et européen, dont le Cloud a été amélioré grâce aux systèmes informatiques fournis par Google .
Le secrétaire d’Etat au numérique Cédric O a précisé à ce titre que les entreprises et les administrations “doivent avoir accès aux outils les plus performants au monde, mais garantissant un traitement des données respectant les valeurs européennes “.
Le deuxième pilier consistera également en un soutien financier à la chaîne d’approvisionnement française pour faire émerger des acteurs capables d’assurer la souveraineté nationale en matière de données. Environ 100 millions d’ euros ont déjà été alloués à 5 projets.
Le troisième pilier de la stratégie pour un cloud national français est lié à l’utilisation pour l’administration publique.
Selon Amélie de Montchalin : “ le Cloud permet le développement de nouveaux services publics numériques de manière plus rapide, plus agile et moins coûteuse“.
Par conséquent, tous les projets d’administration publique seront, par défaut, stockés dans le cloud, qu’il soit interne ou fourni par un fournisseur externe labellisé « Trusted Cloud ».